La Première Guerre Mondiale, également connue sous le nom de « Grande Guerre », a marqué l’Histoire. Disons le, elle n’a de grande que son ampleur et n’eut, comme toutes les guerres, aucune « grandeur ». On la nomma donc ainsi par son échelle, le nombre de victimes et l’ampleur des destructions matérielles. Ce conflit majeur a plongé l’Europe et une partie du monde dans un conflit dévastateur, en ouvrant, dans le sang, un XXe siècle qui allait se poursuivre, par la suite, sur le même ton (voir chronologie).
Si elle a marqué le siècle, le monde moderne, et les esprits, cette guerre de 1914 à 1918 a aussi inspiré de nombreux réalisateurs et scénaristes. Elle a ainsi donné naissance à plusieurs films, intimistes ou épiques dont certains sont même encore très récents. Ces longs métrages sur la Première Guerre Mondiale et ses horreurs sont l’œuvre de réalisateurs français ou étrangers. Dans ce top, nous allons vous présenter 5 films d’anthologie qui présentent, chacun à leur manière, un regard différent sur ce sujet
Au revoir là-haut de Albert Dupontel
Il s’agit d’un film sorti en 2017. Il est tiré du roman du même nom de Pierre Lemaître ayant reçu le Prix Goncourt 2013. Suite au grand succès du livre, « Au-Revoir là-Haut » est adapté sur grand écran par le réalisateur Albert Dupontel. Ce long métrage de 1h57 min est une grande réussite. Il porte en lui une nature décalée et surréaliste et il est servi à l’écran par de talentueux acteurs comme Nahuel Pérez Biscayart (Edouard Péricourt), Albert Dupontel (Albert Maillard), mais aussi un surprenant Laurent Lafitte (Henri d’Aulnay-Pradelle) et encore Niels Arestrup (Marcel Péricourt), etc.
Au-Revoir là-Haut n’est pas un film relatant les horreurs de la guerre. Il porte plutôt sur l’après-guerre et les traces laissées par ce conflit. En effet, il explore l’année suivant l’Armistice en France, en 1919. Dans ce film, Albert, l’un des personnages principaux, est incarné par Albert Dupontel, au côté de Edouard joué par Nahuel Perez Biscayart. Les deux poilus rescapés sont dégoûtés de ne recevoir ni l’honneur ni le respect auquel ils ont droit, avec de surcroît, l’un deux totalement défiguré par une blessure de guerre. Rendu à chercher des moyens de subsister, le duo se met en tête de fomenter des combines pour vendre des monuments aux morts.
La Grande Illusion de Jean Renoir
Ce film, réalisé par Jean Renoir, est sorti en 1937. En 1916, deux aviateurs français sont retenus prisonniers dans un camp allemand. Bien qu’ils aient des rapports courtois et fraternisent avec leur bourreau, ils tentent de s’enfuir. L’aristocrate (Pierre Fresnay), le parigot prolétaire (Jean Gabin) et le juif héritier fortuné (Marcel Dalio), tous ces hommes d’origines et de classes différentes, devront travailler ensemble pour survivre et réussir à s’évader.
La Grande Illusion est, encore à ce jour, considéré comme un chef d’oeuvre du cinéma français de l’entre-deux guerres. Jean Renoir y démontre que durant la Guerre, il n’y a pas vraiment de gentils ou de méchants, simplement des soldats engrenés dans l’horreur de la guerre. Ce film humaniste avec une dimension sociale fut classé en 1958 parmi les douze meilleurs films du monde. Parmi les acteurs à l’honneur au cours des 114 minutes, nous retrouvons Erich von Stroheim, Jean Gabin, Pierre Fresnay, Dalio, Julien ou encore Carette.
Les Sentiers de la Gloire de Stanley Kubrick
Dans ce long métrage sorti en 1957, le réalisateur Stanley Kubrick nous ramène en 1916, au moment où le général Broulard (Adolphe Menjou) demande au général Mireau (George Macready) de lancer une offensive suicidaire contre la Fourmilière, place forte des troupes allemandes. Mireau ordonne alors au colonel Dax de mener l’assaut avec ses hommes, bien que celui-ci ait conscience des pertes que cet ordre pourront engendrer.
L’opération est un fiasco et se solde par un massacre prévisible, mais le général Mireau accuse les soldats de lâcheté et demande à ce qu’ils soient fusillés pour l’exemple. Ce sera sans compter sur le colonel Dax incarné par Kirk Douglas qui va tout faire pour sauver les soldats condamnés à mort. Dans les Sentiers de la Gloire, Stanley Kubrick dépeint les conditions derrière les tranchées, mais plus que tout surtout l’hypocrisie des généraux et de la hiérarchie militaire contre la piétaille et la chair à canon. C’est ce dernier fait qui a notamment provoqué la censure du film en France durant plusieurs d’années, car il dénonçait une pratique militaire pas très glorieuse eu égard au haut commandement français.
Un long dimanche de fiançailles de Jean Pierre Jeunet
Débarqué sur grand écran en 2004, ce film est l’adaptation du roman éponyme de Sébastian Japrisot. Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet fut récompensé en 2005 en recevant cinq César et 2 nominations aux Oscars. Autant dire que là encore c’est une film d’anthologie à voir absolument. Ce long métrage de 134 minutes nous plonge aux côtés de Mathilde, le personnage principal, qui va enquêter sur la mort de Manech, son fiancé présumé mort à l’avant-poste de Bingo crépuscule. On est en 1919. La guerre est officiellement terminée depuis de longs mois mais guidée par son intuition, Mathilde refuse d’admettre la disparition de son conjoint. Pour l’aider dans sa quête, elle s’offrira les services de M. Pire, un détective privé.
Sébastian Japrisot expose à travers ce film la séparation avec les êtres aimés, ainsi que les effroyables secrets que peut receler une guerre inhumaine où les pires ennemis ne sont pas toujours ceux que l’on croit. On y retrouve Audrey Tautou, Gaspar Ulliel, Albert Dupontel, Dominique Pinon, Clovis Cornillac, Marion Cotillard, Ticky Holgado, Jodie Foster, etc.
Joyeux Noël de Christian Carion
Réalisé par Christian Carion en 2015, ce film évoque un événement aussi insolite que marquant de la Première Guerre Mondiale. Il parle en effet de la trêve de Noël de 1914 entre poilus Français, Allemands et Britanniques sur le front occidental. Durant cet épisode de la Grande Guerre, il n’y pas plus d’ennemis, que de positions à défendre ou d’avancée, que le froid, la lassitude et des hommes qui ne veulent plus voir en l’autre qu’un simple ennemi.
Ce film, plutôt bien noté à sa sortie par la critique, offre de belles scènes émouvantes, un peu comme une lueur d’espoir au milieu de la barbarie, une façon de dire que quelquefois le monde et sa marche inéluctable peuvent s’arrêter pour laisser un peu de place à ce qu’il demeure en nous d’humanité. Joyeux Noël est un film empli d’émotions et même d’une touche d’humour tout au long de ses 116 minutes. On y retrouver des têtes d’affiche tels que Diane Kruger, Benno Fürmann, Guillaume Canet, Gary Lewis, Daniel Brühl et Dany Boon.